Une mémoire à tambour magnétique Bull de 1960.
et sa première utilisation Bull : le Gamma  Extension Tambour

3,b

La mémoire tambour.

Les premières mémoires externes basées sur le magnétisme furent les tambours.
Comme celui-ci, ils servirent d'abord en connexion avec des calculateurs électro-mécaniques, puis on les utilisa avec les ordinateurs, dans des versions plus capacitaires.
Les disques magnétiques remplacèrent les tambours dès que leurs temps d'accès devinrent aussi rapides. (fin des années 60).

Le tambour ci-contre était constitué par un cylindre de 20 cm de rayon et 16 cm de haut, recouvert d'une mince couche d'oxyde de fer.
Des têtes magnétiques pour lecture/écriture sont disposées le long de ses génératrices. Elles définissent les "pistes".
Le cylindre central supporte les éléments magnétisables.

Il pouvait ainsi stocker 196.600 chiffres (équiv = 100Kb).
 

Sa première utilisation eut lieu en connexion avec le calculateur électronique Bull Gamma 3, pour le stockage de données et de programmes.
Il servit ensuite en connexion avec l'ordinateur Gamma 60.

Le Tambour Magnétique, détail.

La photo ci-jointe montre un tambour Bull d'une version plus évoluée. Dans quelques cas, il servit en connexion avec le GE 58.

La découpe permet de voir de près les têtes de lecture/écriture, surmontées de leur bobinage électrique.
La disposition des têtes en quinconce permettait de définir un nombre suffisant de pistes magnétiques sur le cylindre
 que l'on aperçoit clairement sur la photo.

La capacité des tambours Bull ne dépassa pas les 200.000 chiffres.
Des constructeurs US sortirent des tambours magnétiques rapides et puissants, mais ils nécessitaient un environnement tout à fait spécial,
Il en eut même qui travaillaient en atmosphère cryogénique !

 

 
Le Gamma Extension Tambour (GET) de Bull.

La tabulatrice pouvait recevoir un calculateur en extension calcul. Le dernier modèle en date fut le Gamma 3.
Le calculateur Gamma 3 ne pouvait stocker des données ni des programmes.
Ce calculateur reçut ainsi une extension tambour.
L'ensemble devenait impressionnant et pouvait répondre à une définition nouvelle proposée par Bull : "l'Ordonnateur".
La photo montre ce que la Cie des Machines Bull proposait de plus "costaud" et que l'on peut considérer comme le sommet de la technologie en matière de traitement et calcul électromécanique.

Deux tabulatrices, dont on voit bien le tableau de connexion avec les départs vers le Gamma 3 sur celle de droite (les "boas").
Le calculateur Gamma 3 au fond à droite
L'armoire de l'extension tambour.
Une console pour la coordination technique, avec un "oscillographe" CRC type OC 503, d'usage courant chez Bull à cette époque.

L'électronique transistorisée du début des années 1960 allait vite faire disparaître ces engins. Chez Bull naissait le Gamma 60, chez IBM le 1440, etc
Le terme "ordonnateur" allait être supplanté par celui inventé par Ph. Dreyfus et accepté par l'Académie Française comme traduction de "computer" : l'Ordinateur.

 

Extension Tambour du Gamma 3 en fabrication.

 

Il s'agit ici des armoires d'alimentation et d'extension Tambour qui avec le gamma 3 (absent ici) composaient le gamma  ET.
La photo a été prise à l'usine d'Angers.
Sur l'armoire en premier plan on peut voir, outre tous les contacteurs, en bas à droite l'onduleur et ses six "6080" qui pilotait et régulait la vitesse du tambour.
Sur l'armoire vue de face à droite du pupitre,
- en haut à droite, les châssis "HF" qui géraient entre autre l'interface lecture- écriture avec le tambour.
- à droite, les lignes à retard à magnétostriction (LMS) de 8 octades (8 fois 8 = 64 lignes à retard) qui occupaient toute la hauteur de la baie!
Chaque ligne est une mémoire "rapide" de même capacité que celle du tiroir Gamma 3.
-on reconnait la console de l'ensemble avec un oscilloscope de plus haut niveau que celui visible dans la photo du haut.

 

(info de Jean-Louis Guédé et Marc Bourin, photo Bull Angers)

copyright F.E.B. retour menu histoire