Soustraction Electromécanique dans les tabulatrices
et calculatrices qui leur étaient associées (la C3 par ex.)
 

Principe de fonctionnement
 
 


Historique:

La soustraction mécanique a d'abord été appliquée dans les machines à calculer mécaniques.
La toute première fut la Pascaline !
Mais pour les tabulatrices, ce ne fut qu'en 1928 que IBM présenta une tabulatrice équipée du dispositif de soustraction.
Avant cela, par exemple, il revenait au comptable de faire la soustraction manuellement entre les totaux des colonnes débit et crédit présentés par la tabulatrice.

La solution électromécanique appliquée:

(Du moins celle appliquée dans les tabulatrices Bull, je n'ai pas eu d'information sur les autres )
La transposition pure et simple de diapositifs antérieurs n'était pas possible car les totalisateurs des tabulatrices ne savent tourner que dans un seul sens. Ils ne savent donc qu'additionner.

Le principe de base appliqué était simple : dans la carte perforée, un montant négatif était signé par une perforation complémentaire en ligne 11, colonne des unités.
(photo : le 0 de 370 est "marqué" par un 11 en col 74.)
La présence de ce code était repéré via le tableau programme.

La tabulatrice procédait alors par addition du complément à 9 des chiffres du montant négatif. (*)
Elle le faisait par groupe de trois roues de totalisateur, à l'intérieur duquel le report est automatique.
Par contre, le report de la 3ème roue vers le deuxième groupe de roues était au mains du programmeur via le tableau de programmation.

Prenons 3854 - 376 = 3478 comme dans l'exemple de la carte.
3854 est enregistré dans un premier totalisateur "Montant Brut".
376 est enregistré dans un second totalisateur "Remise".

 Dans ce compteur "Remise", le programmeur demande le complément à 9 des chiffres:
 celui de 376 est 623. L'opération suivante est alors réalisée :
                 623 + 3854 = 3477 + 1 de report aux milliers.
                                                                         
   on prélève alors, par programmation, ce report de 1 en position gauche, et on l'additionne au montant formé  avant lui :   3477+1 = 3478

La présence du report était aussi une indication que 3854 > 623.

Un autre exemple, dans les petits nombres :
    54 - 3 = 51
    sera calculé : 54 + 996 = 1050
    après report du milliers :051

 

Le cas contraire peut aussi être géré :

376-854 = 376 + 145 = 421  l'absence de report indique que "Remise" est plus grand que "Montant Brut".
Dans un tel cas, soit le programmeur décide de sortir en erreur, soit il demande le complément à 999 du résultat : 578, résultat à interpréter comme valeur négative.

La mise en œuvre de ce principe sur les tabulatrices Bull est due à deux belges travaillant à la Cie : les frères Ziguelde, en 1936. La tabulatrice sur laquelle il y avait le dispositif de soustraction fut nommée BS120.



(*) La méthode du complément à 9 est une variante de celle du complément à 10, facile à expliquer arithmétiquement :
       
       3854-376 = 3854 - 999 + (999 - 376) = 3854 + 624 - 999 = 3478 - 1000 + 1

merci à
Claudine Bontemps , professeur en mathématique, pour cet éclaircissement.
 

La photo ci-dessus zoome sur quelques roues d'un totalisateur de tabulatrice BS. On voit bien que chaque roue va de 1 à 9, leur incrémentation étant provoquée par le jeu de roues dentées supérieur.
Le schéma ci-dessous explique comment le programmeur peut "explorer" la position des compteurs.
La photo ci-dessous à droite montre physiquement comment l'explorateur se présente, et un des deux balais est visible juste en face de la 6 ème barette.
(les "points machine" de 0 à 9 correspondent  à la lecture des lignes 0 à 9 de la carte perforée.)

 


T = total, B = balance, Z = remise à zéro

Photo du distributeur. On voit bien un des supports de brosse.

 

 

Ci-dessus, le distributeur photographié de manière à ce que l'on voie bien un des deux portes-brosse du schéma de gauche.

   
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référence : Manuel Tabulatrice TAS de la Cie des Machines Bull
   

 
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