Le dispositif d'impression dans les tabulatrices Bull
 

Principe de fonctionnement    
 
 


Historique:

Le problème de l'impression en tabulatrices a toute une histoire.
Il ne fut pas posé comme prioritaire au départ, ensuite il fut imparfaitement résolu par les divers constructeurs : IBM, Powers, ...Imparfaitement car jusque dans les années 1930, seuls les chiffres et une partie des caractères pouvaient être imprimés. Les caractères alphabétiques étaient souvent cantonnés à une partie spécifique du document.
IBM avait adopté le système d'impression à barres montantes. La barre s'arrêtant en face du caractère à imprimer. Système fiable mais lent.


Chez Bull, c'st le successeur de Frédéric Rosing Bull, Knut Andrea Knutsen, alors responsable au service développement, qui imagina en 1931 un tout nouveau principe d'impression. Ce système fut amélioré dans les deux années qui suivirent, et resta le principe de base des imprimantes des tabulatrices Bull jusqu'à leur disparition du marché !
Le brevet de cette invention permit à la société des Machines Bull de conserver son avantage technologique jusqu'en 1949, avantage non négligeable puisque consistant à atteindre la vitesse inégalée de 150 lignes par minutes.

Ajoutons aussi que Knutsen avait introduit en 1935 un code alphanumérique pour la perforation des cartes. Ce code permettait de représenter sur chaque colonne de la carte un chiffre ou une lettre. Ce genre de code, joint au nouveau format de carte à 80 colonnes introduit par IBM, permettait enfin à la mécanographie de l'époque de produire des documents à partir de données numériques et alphabétiques positionnées en choix libre sur les cartes.

La solution électromécanique appliquée:

Le principe en est simple :
Chaque roue d'impression comporte jusqu'à 35 caractères.
En "stand-by" l'ensemble des roues est animé d'un mouvement de rotation.
Chaque roue est supportée par une colonne d'impression.
Quand la colonne est sélectionnée, elle va lever la roue à l'instant voulu pour que la roue, emportée par son élan, vienne frapper la table d'impression avec le caractère souhaité.
La roue est ensuite ramenée en position par le jeu de ressorts.


Les caractères imprimés sont au nombre de 46, rangés logiquement dans le tableau repris dans le schéma ci-dessous.
Le code de perforation de cartes Bull n'en prévoyait pas plus; celui d'IBM, (code Hollerith), différent, avait quelques caractères spéciaux en plus.


La photo ci-contre zoome sur quelques roues d'impression de tabulatrice BS. On voit bien que chaque roue destinée à imprimer un caractère à un point machine donné est soulevée et projetée contre le ruban encreur, situé devant la feuille à imprimer.
 

 

 

Ci-dessus le schéma technique du dispositif d'impression.

Assez curieusement , le principe de base est assez anti-mécanique et consiste à bloquer un pignon pour forcer un pignon intermédiaire à « grimper » sur les dents.

           1-L’arbre primaire tourne en permanence lors d’un cycle d’impression, à 120 ou 150 tours / minute suivant modèle de tabulatrice.

       2-        Sur la colonne, le pignon inférieur entraîne le pignon libre de la roue à rochet.

3-        Sur cette roue à rochet  il y a bien sûr les dents du rochet mais aussi un secteur denté.

4-        La roue à rochet comporte 9 encoches correspondantes aux valeurs de 6  à 12.

5-        Le secteur comporte 3 encoches correspondant aux valeurs de 7 à 9.

6-      La combinaison de ces deux valeurs détermine le caractère à imprimer.
 (voir tableau en haut à gauche du schéma)

7-        Le dispositif déclencheur consiste en un électro-aimant qui bascule le levier de déclenchement  via une tirette.

8-        Lors de la lecture du caractère à imprimer, les valeurs 7 à 9 pré-positionnent le secteur.

9-      Les valeurs de 6 à 12 déclenchent le cliquet qui bloque la roue à rochet à un temps bien précis correspondant au caractère à imprimer.

10-  Le blocage de la roue à rochet  force la colonne  à monter vu que l’arbre primaire est toujours en rotation.

11-  En montant , la colonne est projetée vers l’avant via un galet et le triangle d’impression : 
 le caractère à imprimer frappe alors le papier, enroulé sur le rouleau d’impression en caoutchouc, au travers du ruban encreur.

12-  En fin d’impression, les roues à rochet sont libérées et les fourchettes  ramènent les colonnes vers le bas.

13-  La roue à rochet devant toujours être synchronisée sur le cycle de la machine, il existe des dispositifs pour limiter la montée de la colonne afin de ne jamais sortir des dents
 et de continuer à entraîner la roue à rochet après l’impression de la colonne.

14-  Le dispositif  appelé « binoquet » permettait de rajouter un zéro dans chaque colonne sélectionnée
 en absence de valeur numérique (derrière la virgule p.ex 9,000 au lieu de 9    .).

15-  Un ensemble de cames et barres réarment les dispositifs déclencheurs et les remettent à la position d’origine avant chaque impression et ceci 150 fois par minute.( 2,5 fois / sec )

 

  La description générale de la tabulatrice Bull BS : voir Tabulatrice
 

Copyright FEBB  
références : Schéma original conservé par René Mathieu.
Description de la tabulatrice BS à usage des programmeurs.
Explications de André Hanchart et Michel Roevros.
   

 
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