La lecture des cartes
perforées, anciennes solutions :
Dans les machines textiles de
type Jacquard, des têtes métalliques poussées par des ressorts
pénétraient dans les trous de la carte qui se présentait sous le poste
de lecture. La carte devait être immobile durant la lecture.
Le mouvement des tiges déclenchait une opération élémentaire, telle un
mouvement de clavette.
Ce processus fut repris dans la machine à statistique de Hollerith, dont
le lecteur (manuel) était équipé d'une quarantaine de fines tiges. Le
mouvement d'une tige suffisait à faire avancer le compteur correspondant
de un cran. Il put aussi, par la suite, ouvrir la case correspondante
dans le tiroir de classement des cartes.
La solution électromécanique :
Le principe de base était simple : le mouvement de la carte ne
devait plus être interrompu.
La carte était en général lue ligne par ligne pour gagner du temps.
Dans une trieuse, par exemple, un balais alimenté en 48 V frottait la carte le long
de la colonne à lire, et quand il y avait un trou, le contact était
établi avec la plaque métallique située sous la carte. Ce courant devait
être suffisant pour alimenter un relais, lequel, dans le cas de la
trieuse, servait à ouvrir la case correspondante.
Dans une tabulatrice, le principe restait le même, mais chacune des 80
colonnes devait être lue. Il y avait donc 80 balais et 80 relais
correspondants. (visible dans la présentation de la tabulatrice). Chaque
position lue était renvoyée vers le tableau programme.
La réalisation pratique était plus complexe:
Si l'on se contentait du système décrit ci-dessus, la brosse de
lecture serait constamment sous tension. Donc, quand le contact brosse
- plaque est interrompu par la progression de la carte, un petit arc
électrique se produirait inévitablement, lequel endommagerait vite et le bord du
trou de carte et la plaque de contact.
Le courant ne parcourait donc la brosse que durant une partie du temps
de passage d'une ligne de carte , soit en termes technique, durant la
partie du cycle (1) de lecture consacré à la
lecture d'une ligne. Cela, c'est le rôle du distributeur.
Photo: 3 brosses. Cliquer dessus pour zoom sur la
2. |
Modèles de balais et évolution Au cours du temps, la forme a évolué. La
brosse étagée a donné de meilleurs résultats que la forme ronde du
début.
La matière a évolué, passant du cuivre, trop cher, à l'acier.
L'ultime évolution fut le balais souple en acier.
La lecture par cellules photoélectriques, devenue moins coûteuse dans
les années 1965, allait remplacer définitivement les balais et permettra
des vitesses de lecture de carte bien plus élevées (jusqu'à 1.200
cartes/min).
Utilisations de balais Comme on a vu, ils étaient
indispensables dans les processus de distribution du courant et dans la
lecture de cartes perforées.
Ils servaient aussi à lire le résultat des compteurs : seul moyen de
repérer la position de la roue du compteur.
Enfin, ils servaient à repérer la fin du fichier de cartes. |
1 Balais "plat" utilisé sur
tabulatrice, interclasseuse, reporteuse, trieuse,...
2 Balais "étagé" qui a remplacé le balais plat de lecture sur
ces machines, car il donnait de meilleurs résultats, surtout en lecture
ligneà ligne.
3 idem
4 Balais droit utilisé sur les distributeurs.
5 Balais plat pour l'ancienne trieuse E12.
6 Premier modèle de balais "rond" sur Peler 1935 à 1960, sur
les totalisateurs.
7 idem
8 Balais de fabrication plus récente pour Reproductrice et
Peler.
9 Balais pour repérer l'absence de carte, couplé à un contact
de carte à levier.
10 Balais présence de carte pour trieuses D1,D2,D3 (1940 à 1975).
11 Porte-balais et son balais rond '32 mm) pour E12 (1940)
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Le Distributeur
électromécaniqueComme son nom l'indique, cet élément rotatif
distribuait le courant au moment opportun à la plaque de contact (cas de
la trieuse) ou au cylindre de lecture (cas des autres appareils) pour la lecture.
Le distributeur était généralement constitué de balais tournant autour d'un axe et
frottant sur des plots répartis en cercle. On retrouve ainsi une seconde
application des brosses de lecture.
Le Distributeur (sélecteur) électronique par balais Avec la
présence de
l'électronique, à tubes d'abord, il fut possible d'envoyer le courant de
lecture vers un amplificateur électronique. Donc de ne faire passer dans
la brosse qu'un courant de très faible amplitude et de l'exploiter dans
un moment plus bref du cycle.
Ceci fut appliqué dans la gamme des machines Bull électromécaniques et
électronique d'après guerre.
Ainsi en fut-il de la très performante piste de lecture-écriture du
lecteur-perforateur LP300 de Bull, ce LP qui commença sa carrière avec la
Série 300 (1962) et surtout le Gamma 10 (1965), pour se voir encore
longtemps connectable à divers ordinateurs de la gamme vendue par le Groupe.
Un autre cas (photo) fut la trieuse D3 à 1.000 cartes par minutes,
où chacun des 12 plots du distributeur est relié à un tube électronique.
Le schéma de principe du distributeur est très simple : une bague
centrale alimentée en C par du 48 V tourne et distribue via les balais le courant
dans des plots. Cela est bien visible sur la photo. Ces plots
correspondent aux "points machine" numérotés 9 à 0, 11, 12. (3 points
restants ne sont pas alimentés, ils correspondent aux points "fonction".
La photo montre bien la sortie des plots, desquelles seront envoyées les
impulsions dans les balais correspondants. |
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