L'Iris 80 fut développé à partir du 10070, lequel était lui-même une
adaptation sous licence du SDS Sigma7.
Il fut disponible dès le début des années 1970 et rencontra un succès
commercial notable, en France évidemment, mais aussi dans plusieurs pays
européens, y compris des pays de l'Est.
Le contrat le plus "exotique" : L'académie des Sciences de l'URSS, qui
en acheta deux, dont un réservé aux pièces détachées, comme il était de
règle à cette époque.
Un seul IRIS 80 fut installé en Belgique, au service des
Communautés Européennes
L'installation de cet ordinateur a
une histoire un peu particulière.
A l'époque, aux Communautés, une règle (établie entre états ?)
interdisait à celles-ci d'installer des "mainframes" dans ses locaux
de Bruxelles. Ils devaient obligatoirement être basés au Grand-duché,
à Luxembourg, lieu où la CII avait implanté au début des années
70 un 10070
(licence SDS) sur le site
du Kirchberg.
Seuls des minis ou des terminaux pouvaient équiper les bureaux
bruxellois des Communautés.
Pour pouvoir contourner cette obligation, la CII passa par une
société de services, la MTI, laquelle devint la SIE. Les fondateurs
et le personnel de cette société étaient des cadres et ingénieurs
ex-CII !
C'est ainsi qu'un IRIS 80 fut installé en 1974 dans les locaux de la
société de service, rue de Stalle, à Bruxelles, en profitant de
l'ancienne salle informatique de Contigea. Il fut ensuite transféré
dans des locaux rue Royale.
Le
centre ainsi créé assurait
pour le compte des institutions européennes l’exploitation du
logiciel de recherche documentaire MISTRAL ainsi
qu’en partie la saisie des informations documentaires.
Il est intéressant de noter que la CII ne créa pas de filiale belge.
Tout était dirigé depuis Paris, jusqu'au moment où la filiale belge devint CII Honeywell Bull,
ceci après fusion
des trois sociétés. En 1984, la filiale belge devint alors responsable de la maintenance technique
de cet équipement et un commercial belge fut nommé : Jacques Quenot,
tandis qu'un technico commercial en fut responsable : Robert
Spinette.
L' Iris-80 passa à ce moment vers une troisième et dernière
implantation, au square de Meeus.
Celle-ci assurait
Ce
site avait été mis en route par la CII et la
maintenance en fut reprise par Bull-Belgique en 1984, après la fusion CII -
Honeywell - Bull.
Cette
activité de serveur fut confiée au début des années 80 à EURIS,
société dépendant de Bull-Belgique, SIE continuant à assurer comme
« sous‑traitant » l’exploitation et la saisie sur deux DPS7‑80
qui émulaient l’Iris‑80. L'ensemble était alors installé au square de Meeûs.
Un
des objectifs d’EURIS était d’élargir au public l’accès à partir de
terminaux entre autres à la documentation sur la législation
européenne (système CELEX). Un précurseur du Web en quelque sorte,
mais le temps n’était pas encore venu.
Les
photos : l'IRIS 80 bi-processeur au square de Meeus.
informations recueillies auprès de
Robert Spinette et Jacques Lippert