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Imprimante non impact haute vitesse de
conception originale,les imprimantes magnéto graphiques
de la série "Mathilde" produisaient des
documents à la vitesse de 50 à 110 pages par minutes
suivant modèle.
Il s'agit ici du modèle M 9050 à 50 pages par minute.
(environ 3.000 lignes par minute).
Elle utilisait du papier en bande continue, de 64 à 160 gr/m² et de
largeur 6?5 à 15?7 pouces.
L'imprimante travaillait en liaison avec un ordinateur de la série DPS
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central ou en off-line, en prenant ses données
depuis un dérouleur de bande magnétique. Dans un tel cas, l'utilisateur
pouvait programmer une application spécifique pour le traitement des
données reçues avant impression .
Avantages marquants vis à vis de ses concurrents de l'époque :
- qualité d'impression
- peu de limites au nombres et types de polices
- impression de graphiques et logos.
Son principe excluait l'utilisation d'autre couleur que le noir.La
conception se fit en collaboration avec l'université de
Belfort, et la fabrication fut confiée à l'usine Bull
de Belfort.
L'ensemble fut repris par Xeikon vers 1996. (Imprimantes Nipson)
Parmi les utilisateurs belges, citons "Les Chèques Repas", dont
l'application élaborée et intense fut décrite dans "Bullmagazine" de déc
1989.
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Le principe
de fonctionnement de la Magnétographie :
Le long d'un tambour métallique tournant
3 est disposée une rangée de têtes
d'écriture magnétiques 1.
Chaque tête est activée ou non en fonction des
points (dots) d'une ligne à produire. Il y a 3.360 têtes
par ligne à imprimer, à raison de 240 points par pouce
(240 dpi).
Le cylindre tourne, la génératrice plonge dans un bain 5
d'encre en poudre (toner) à micro-billes magnétisables (taille de
l'ordre de 10 microns).
Dans le bain, le rouleau convoyeur magnétique 6
achemine la poudre d'encre vers le point d'encrage.
Ensuite la génératrice est présentée devant du papier
7 sur lequel les points encrés laissent
une trace grâce à la pression du rouleau 8
et à un champ magnétique généré dans ce rouleau.
Un apport de chaleur par tubes halogènes en 9
fixe l'encre en provoquant à 130° la fusion des microbilles, et
la fait adhérer au papier de façon durable ( comme dans
les imprimantes à laser).
Cet apport de chaleur entraînait une consommation totale de l'ordre de
6.500 W (courant max de 30 A).
La rangée de têtes d'écriture passe ensuite devant
l'ensemble de nettoyage 4 qui élimine
les résidus d'encre et puis elle passe devant le poste
de démagnétisation 2.
Cette technologie permet d'atteindre des vitesses plus
élevées que la technologie électrostatique appliquée
dans les imprimantes à laser, car la fixation de l'encre
se fait en même temps pour tous les points d'une ligne.
La réalisation industrielle de la ligne de tête
d'écriture magnétique placées très proches l'une de
l'autre est le coeur de la réussite du système. Pour la
petite histoire signalons aussi que le tambour est une
pièce très bien ajustée, dont le prix de vente était
loin d'être négligeable (4.000 euros). Enfin, le toner , composé de fer
et de résines plastiques, a du faire l'objet de recherches très poussées
à l'usine de Bull Belfort.
ref : Bull S.A. ZC405 et 22F1 89MZ
et
"La Saga de Bull Belfort" p62
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Les défis technologiques

1) Le tambour, ou cylindre d'impression.
Il est en fait constitué de 3.360 feuillets métalliques magnétisables
très fins (de la largeur d'un dot), isolés les uns des autres par un
feuillet de matière isolante.
Le tout compressé pour apparaître, après polissage, comme un
cylindre de matière uniforme, de 25 cm de longueur.
Le pressage est maintenu en cours de vie par six tiges à bout fileté qui
traversent l'ensemble du cylindre.
2) Les têtes d'écriture.
Elles sont aussi constituées de métal magnétisable, dont la forme
apparaît dans le schéma, et sont disposées en quinconce de manière à ce
que les pointes soient parfaitement alignées. Chaque pointe doit se
trouver exactement en face de la tranche de feuille magnétisable qu'elle
doit activer dans un sens ou dans l'autre.
Chacune des têtes est isolées de ses voisines. La forme de la tête de
magnétisation a été étudiée pour que le champ magnétique ne s'étende
surtout pas à la position voisine (diaphonie). Pour cela aussi, la distance entre
têtes d'écriture et cylindre doit être respectée aussi sévèrement que
dans la technologie des disques magnétiques existant à l'époque de la
conception.
Une des têtes d'écriture.
(poste 1 ) |
L'encre au microscope,
comme de petits cailloux. |
Résultat de l'encrage sur le
cylindre. (juste avant poste 8)
vue microscopique |
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3) L'encre magnétisable.
L'encre qui va adhérer aux points magnétisés (le toner) est composée de
microscopiques particules de fer qui doivent se répandre de manière homogène
dans le composé liquide. Cette encre, parfaitement fluide à froid, doit
absolument se déposer, via le cylindre, de manière suffisante pour une
lisibilité parfaite du document, mais en une couche qui doit se révéler
parfaitement sèche après passage sous le poste de chauffe. Il y a une
analogie avec l'encre utilisée par les imprimantes à laser, encre qui
sont fixées par le laser et fondues dans le papier par la température.
Mais la composition de l'encre n'a rien à voir.
4) Eviter la surchauffe du papier.
Il faut sécher le papier sans l'incendier ! Donc en éviter l'arrêt
intempestif devant le poste de chauffe. Toute une série de sécurités ont
donc du être mises au point à cet effet.
Ces quatre défis technologiques furent réalisés avec le concours de
l'université de Belfort. C'est la composition exacte de l'encre qui
s'est révélé été le plus difficile à atteindre. Sa mise au point a du
être poursuivie après que les premières installations en clientèle aient
été faites.

Le cylindre d'impression, 25 cm de long, poids de
7 kg.
renseignements recueillis auprès de
M. Roevros
et du manuel d'utilisation.
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