Tabulatrice Bull  type BS :
         imprimante,  lecteur, totalisateur, rupteur, distributeur
 

3,c

Cette page veut illustrer le fait que cette grosse machine qu'était la tabulatrice est composée d'un mécanisme complexe et très précis qu'on peut comparer à un travail d'horlogerie.
Bloc imprimante (92 positions, set de 36 caractères) de la tabulatrice BS-120.
Les marteaux sont commandés par les "binoquets" visibles sous le ruban encreur.
Les caractères sont portés par une série de roulettes dont l'ensemble constitue un cylindre d'impression.
Cette caractéristique en faisait un élément distinctif par rapport à l'imprimante de la tabulatrice IBM. Cette dernière utilisait des barres verticales comme porte-caractères.

La technologie d'impression utilisée est expliquée en détail, dans le chapitre technologies, impression en tabulatrices Bull.

Vue du dessus, la partie imprimante de la tabulatrice bs-120.
On voit les roues d'impression, porteuse chacune de 36 caractères.
Les tabulatrices Bull étaient équipées, depuis 1934, d'un système d'impression à roues porteuses de caractères numériques et alphabétiques.
Il y a 92 roues, quelques modèles en ont eu plus.

L'imprimante pouvait être équipée d'un dispositif de double impression :
par double entraînement de papier.

Le système d'encrage par ruban est semblable à celui d'une machine à écrire.

Pour plus de détails , voir dans le chapitre technologies anciennes, l'impression en tabulatrice Bull
Première brosse de lecture de 80 balais pour lire les cartes en entrée.
A chaque brosse correspond un câble qui mène aux relais de commande correspondant. Ce premier poste de lecture était destiné à détecter les "ruptures logiques", c'est à dire les changements dans tel ou tel code de la carte qui doit provoquer un traitement particulier : sous total, total, en-tête ou fin de document pour un indicatif donné,...

La seconde brosse de lecture de 80 balais se trouve en arrière plan.
C'est elle qui lit les données présentes dans la carte : montants, libellés, quantités, etc.

Réglage :
La base de toute la synchronisation de la mécanique de la tabulatrice se fait à partir du positionnement de la ligne 8 d'une carte à l'entrée du lecteur. Un "vernier" circulaire proche de la piste de lecture doit alors marquer exactement le point 8. (Voir explication du point dans le chapitre distribution ci-dessous)


Un des totalisateurs (compteur) de la tabulatrice.

Les éléments d'une tabulatrice ne peuvent tourner que dans un seul sens.
Seuls l'incrémentation des roues du totalisateur est possible, et donc les additions.
Les reports se font automatiquement par groupe de trois roues.
Ensuite, pour passer au groupe suivant, le programmeur est maître de la gestion du report.

Pour quand même réaliser des opérations, il existe des systèmes expliqués dans le chapitre "technologies anciennes", la soustraction, la multiplication.


 

 


Distribution du courant pour les lectures et traitements

Le tension de travail est de 48 volts continu, assurée par un convertisseur externe à la tabulatrice.

Le courant n'est pas distribué de manière continue aux organes logiques.
Il est découpé en tranches de séquence suffisamment courtes que pour ne pas brûler les différents contacts des balais et relais.
L'arbre central de commande tourne à 150 tours par minute. Un tour = 12 cycles machine, dont le premier sert à lire une carte.
Un cycle est divisé en 15 parts, dits "Points machines". C'est l'horloge interne de la tabulatrice. Son réglage exact était très important.

Le départ du cycle doit coïncider avec la détection de la carte à l'entrée via les leviers de carte.
12 des 15 points correspondent à la lecture des douze lignes de la carte lue. le reste correspond à "l'entre-carte".
Voir "Leviers de carte" sur le schéma ci-contre. A chaque quinzième de tour, un court contact est établi. C'est le rôle des 3 "linguets" de rupture B,C,D en série sous "Lecture" dans le plan ci-contre. Le premier linguet (A) sert à la mise en circuit, laquelle précède de peu la fermeture des 3 autres.

Ouverture et fermeture des linguets de contacts sont réalisés par une came circulaire invisible sur la photo, mais figurée sur le sur la planche n°51. Le dessin fait bien ressortir la composition d'un linguet, et comment son mouvement est commandé par une came à bosse circulaire.

A la sortie du rupteur, les séquences de courant sont distribuées par le Sélecteur au tableau de connexion et par le Distributeur aux contacts de lecture.

Le but de toute cette mécanique savante est de ne fournir du courant aux brosses de lecture et aux contacts divers de la logique machine que pendant un bref laps de temps.
Pour les passionnés :
Dans le temps de chaque point machine, les contacts de came C88 et C89 délivrent du courant du point 0 au point 12.
Le temps d'un point machine est lui même divisé en segments de 0 à 12.
Sélecteur et distributeur ne délivreront du courant qu'entre 6 et 13, ce qui doit correspondre au moment où les balais sont bien au cœur du la ligne de carte lue. La ligne de carte lue qui sert de référence aux réglages est la huitième.
Le jargon de l'époque parlait donc de "réglage au point 8".

 

Références : André Hanchart et Notice d'entretien tabulatrice.

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